Ottawa, le 9 juin 2010 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant une séquence diffusée le 2 mars 2009 dans le Kid Carson Show, soit l’émission matinale de CFBT-FM (The Beat 94.5, Vancouver). Pendant la séquence dont il est question, les animateurs ont interviewé l’auteur d’un livre et d’un site Web intitulés Men Are Better than Women (Les hommes sont meilleurs que les femmes). Un auditeur s’est plaint que le contenu de cette séquence était discriminatoire envers les femmes. La majorité du Comité régional de la Colombie-Britannique du CCNR a conclu que l’émission n’a enfreint aucun code sur la radiodiffusion.
Pendant cette séquence, l’auteur américain Dick Masterson a exprimé sa pensée sur les femmes et a expliqué ce qui l’a motivé à publier son livre et son site Web controversés. Il a fait des déclarations outrancières au sujet des femmes, a affirmé qu’on ne devrait pas permettre aux femmes de participer à la population active et a conclu que les hommes font simplement tout mieux. Les animateurs du Kid Carson Show et chaque personne qui a appelé l’émission ont mis en question chacun des points soulevés par M. Masterson. Ils ont également demandé la raison pour ses opinions négatives à l’endroit des femmes et ce que sa propre mère pensait de son travail. M. Carson a également dit qu’il était impossible que M. Masterson soit sérieux et qu’il tentait de provoquer dans le but de vendre beaucoup d’exemplaires de son livre.
Un auditeur qui était d’avis que M. Masterson s’est servi de l’émission comme tribune pour communiquer ses opinions misogynes s’est plaint au CCNR. The Beat a fait remarquer que les animateurs ne partageaient pas les opinions de M. Masterson et qu’il ne paraîtrait jamais plus à l’émission. Le Comité régional de la C.-B. du CCNR a étudié la plainte à la lumière de deux codes de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR), soit le Code de déontologie et le Code sur la représentation équitable, lesquels renferment des dispositions sur les commentaires abusifs et indûment discriminatoires qui sont fondés sur le sexe, la dégradation et les stéréotypes sexuels. La majorité du Comité a conclu qu’étant donné que les animateurs et les interlocuteurs ont uniformément et immédiatement réfuté toutes les opinions méprisantes de M. Masterson à l’endroit des femmes, la séquence n’a pas violé les dispositions des codes. Le Comité a fait les observations suivantes :
[L]es propos désagréables de M. Masterson ont effectivement été amortis, voire même démolis. En raison de la réaction des trois animateurs, à laquelle venait s’ajouter celle des personnes qui ont appelé l’émission, il ne restait que de la bouffonnerie. [...] Les coanimatrices n’ont cessé de se moquer de [M. Masterson] et M. Carson a suggéré que la majeure partie des opinions controversées était simplement exagérée dans le but de vendre davantage de livres. [...] La discussion sur les commentaires indûment discriminatoires, indûment négatifs, abusifs et axés sur des stéréotypes s’est déroulée à armes égales, et les commentaires inacceptables ont été déchiquetés. Il n’y avait pas une phrase, pas un syntagme, pas un mot dont la crédibilité en est sortie indemne. Quelque problématiques que fussent les affirmations préliminaires et périodiques de M. Masterson, la survie contextuelle de l’émission elle-même tient au résultat. Le Comité ne constate aucune infraction ultime aux normes codifiées.
Toutefois, une membre du Comité n’était pas d’accord et a déclaré que la station n’aurait simplement pas dû donner à M. Masterson le moyen de diffuser ses opinions négatives. Il a ajouté « qu’en permettant à M. Masterson de passer à l’émission, le radiodiffuseur a en effet pollué l’émission par les propos abusifs à l’endroit des femmes. »
Les radiodiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie, la représentation équitable, la présentation de violence à la télévision et l’indépendance journalistique, et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle, et des codes visant les services de télévision payante, ainsi que du code concernant la déontologie journalistique qui fut élaboré par l’ACDIRT - Association des journalistes électroniques en 1970. Plus de 735 stations de radio, services de radio par satellite, stations de télévision et services de télévision spécialisée, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.
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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d'autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.