Des saynètes satiriques au sujet des prêtres catholiques n’enfreignent pas les normes de la radiotélédiffusion, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 18 février 2003 -- Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd'hui sa décision concernant un épisode de l'émission d'interview-variétés, Open Mike with Mike Bullard, qui est diffusée tard le soir à l'antenne de CTV. Dans cet épisode, on a fait allusion aux accusations de pédophilie portées contre des prêtres catholiques. Ces allusions s'accompagnaient de saynètes présentant deux jeunes acteurs habillés en prêtres catholiques. Le Comité national des services de télévision générale du CCNR en est venu à la conclusion que ces saynètes ne constituaient pas de la discrimination indue ou abusive à l'endroit des catholiques.

Les acteurs habillés en prêtres sont passés à l'écran à quatre reprises pendant l'épisode. L'introduction à la première saynète consistait en une conversation entre l'animateur de l'émission, Mike Bullard, et le chef d'orchestre permanent de l'émission, Orin Isaacs, qui a demandé à M. Bullard comment il avait réussi à empêcher des jeunes gars de se tenir à l'extérieur du studio et de terroriser les invités. L'animateur a répondu qu'il avait « engagé deux prêtres catholiques. […] Aujourd'hui, je n'ai vu aucun jeune homme à dix rues d'ici. » (trad.) La scène passe ensuite aux deux acteurs qui sont installés devant le studio. Dans d'autres saynètes, on voit les acteurs tentant de donner des bonbons à un jeune adolescent, admirant des jeunes hommes qui passent et jouant des instruments de musique.

Le CCNR a reçu plusieurs plaintes de la part de téléspectateurs, dont une de la Ligue Catholique des Droits de l'Homme (LCDH) exprimant sa préoccupation selon laquelle l'émission a présenté un stéréotype injuste des prêtres catholiques et qu'elle constituait des commentaires abusifs ou indûment discriminatoires à l'endroit d'un groupe identifiable. Le Comité a examiné toutes les plaintes et a visionné un enregistrement de l'épisode visé à la lumière de la disposition sur les droits de la personne du Code de déontologie de l'Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR). Selon cette disposition, les radiotélédiffuseurs sont tenus de veiller à ce que leur programmation ne renferme pas de contenu abusif ou indûment discriminatoire quant à la religion. Le Comité n'a pas constaté d'infraction de cette disposition. Il a jugé que malgré le malaise « que pourraient sentir les individus ou les groupes visés par ces commentaires satiriques », l'émission consistait en rien de plus qu'une présentation satirique sur « des sujets d'intérêt public qui se prêtent à la plume, au clavier et au micro du commentateur ou satiriste sur les affaires sociales. » En ce qui concerne l'accusation faite par des plaignants selon laquelle la réaction aurait été différente si les commentaires avaient visé d'autres religions ou ethnies, le Comité était fortement en désaccord. Après avoir cité des décisions antérieures des comités du CCNR appuyant ce point, le Comité a déclaré « Après tout, la question est axée sur la nature des commentaires qui ont été faits et non pas sur l'identité du groupe. Les commentaires légers plutôt que lourds, ceux qui chatouillent plutôt que de frapper à coups de marteau, passeront même si certains (ou plusieurs) ne les trouvent pas à leur goût. » Dans ce cas-ci, le Comité a trouvé qu'il s'agissait « d'un satire suffisamment doux (qui se rapporte à une controverse faisant l'objet de beaucoup de discussion publique) pour être acceptable. »

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont arrêté des codes qui constituent les normes du secteur concernant l'emploi de stéréotypes sexuels, la présentation de violence et le traitement de questions à valeur morale, tels les droits de l'homme, sur les ondes, et ils s'attendent que leurs collègues les respectent. Ils se sont aussi dotés d'un organisme d'autoréglementation, le CCNR, qu'ils ont mandaté de veiller à l'administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du code de déontologie journalistique adopté par l'Association canadienne des directeurs de l'information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 530 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d'un bout à l'autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d'autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.