Des séquences d’une émission sur le sexe virtuel renfermaient du dialogue trop explicite pour la télévision de jour, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 4 avril 2007 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant une reprise d’un épisode de l’émission causerie style magazine de MTV Canada, MTV Live, sur le sujet du sexe virtuel qui a été diffusée le lundi 17 avril 2006 à 8 h. Le Comité national des services spécialisés du CCNR a établi que cet épisode renfermait du dialogue trop sexuellement explicite pour un créneau matinal. 

Cet épisode de MTV Live renfermait des séquences se rapportant aux fréquentations en ligne et au cybersexe, une machine à sexe virtuel et un jeu érotique axé sur le jeu de rôles. Dans certaines des séquences on ne faisait que des mentions vagues ou peu poussées du sexe, mais dans d’autres il y avait des descriptions plus détaillées d’activités sexuelles. Par exemple, la discussion sur la machine à sexe virtuel et la conversation sur le jeu érotique en ligne comportaient des explications verbales explicites de leurs caractéristiques et de leurs fonctions. Cette émission n’était pas accompagnée de mises en garde à l’auditoire et portait la classification PG. 

Le CCNR a été saisi d’une plainte d’un téléspectateur qui était d’avis que le contenu à caractère sexuel de l’émission ne convenait pas pour une émission diffusée tôt le matin, surtout un jour de congé d’école, en l’occurrence le lundi de Pâques. Ce téléspectateur se préoccupait tout particulièrement de la séquence sur la machine de masturbation virtuelle, laquelle il a qualifiée d’« indécente » et de « déplaisante ». 

Le Comité national des services spécialisés a étudié la plainte à la lumière de l’article 10 (Télédiffusion) du Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR), lequel stipule que « [l]es émissions à l’intention des auditoires adultes ayant du contenu sexuellement explicite [...] ne devront pas être diffusées avant le début de la plage des heures tardives de la soirée, plage comprise entre 21 h et 6 h. » Le Comité en est venu à la conclusion que cet épisode de MTV Live renfermait du contenu qui n’aurait pas dû être diffusé avant 21 h : 

Bien entendu, il n’existe aucune formule mathématique qui puisse servir à établir si le contenu à caractère sexuel s’adresse exclusivement à un auditoire adulte. Les Comités du CCNR ont néanmoins élaboré des critères qu’ils appliquent aux émissions afin d’établir cet aspect. [...]  [M]ême lorsque l’émission ne comporte pas de nudité ou d’activité sexuelle, le dialogue, la discussion ou les descriptions peuvent s’avérer suffisamment explicites pour conclure que l’émission s’adresse aux adultes. 

[...]

En appliquant ces principes à l’émission mise en cause, le Comité trouve que la discussion sur la machine à sexe virtuel, ainsi que sur le jeu érotique en ligne « Naughty America » était suffisamment explicite et spécifique pour ne pas convenir aux yeux et aux oreilles non adultes avant le début de la plage des heures tardives, et ce tout particulièrement à 8 h et dans le cadre d’une émission à l’intention de téléspectateurs non adultes. [...] Même si le thème de l’épisode, à savoir le sexe sur Internet, n’aurait pas posé de problème en tant que tel, l’illustration du thème, assortie de références aux [...] séquences dont il est question dans ce paragraphe était indûment explicite. Par conséquent, le Comité en vient à la conclusion que l’émission mise en cause a enfreint l’article 10 du Code de déontologie de l’ACR. 

Le Comité a également conclu que l’absence de mises en garde à l’auditoire constituait une infraction au Code. Il a également déclaré que même si MTV Canada n’était pas tenue de classifier l’émission étant donné que MTV Live est une émission d’information exemptée de classification, la classification appropriée pour une émission du genre aurait été 14+. 

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie et l’emploi de stéréotypes sexuels ainsi que la présentation de violence à la télévision et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du Code de déontologie (journalistique) adopté en 1970 par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 600 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d'autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.