Ottawa, le 2 mai 2006 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant un épisode de Puppets Who Kill diffusé par le Comedy Network et dans lequel on a employé les expressions « Jesus » et « Jesus f****ing Christ » en anglais comme interjections. Le Comité national des services spécialisés du CCNR a conclu que la diffusion de ces expressions n’a pas enfreint la disposition sur les droits de la personne du Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR). Il a trouvé, toutefois, que le Comedy Network aurait dû afficher une icône de classification au début de l’émission, ainsi qu’une mise en garde à l’auditoire davantage détaillée.
Émission comique à l’intention des adultes, Puppets Who Kill est axée sur les activités de quatre marionnettes pas comme les autres qui ont déjà été trouvées coupables de divers actes criminels et envoyées à un foyer de réadaptation. L’épisode en cause, intitulé « The Island of Skip-Along Pete », fut diffusé à 22 h le 9 septembre 2005. Une téléspectatrice s’est plainte qu’il était offensant d’employer des termes religieux comme jurons et que cela dénotait un manque de respect. Le Comité national des services spécialisés a trouvé qu’il n’y avait pas de contenu à caractère abusif ou indument discriminatoire fondé sur la religion dans cet épisode :
Étant donné qu’il n’y avait aucun commentaire visant directement un groupe identifiable en raison de sa religion, la question qui se pose est celle de savoir si l’on peut raisonnablement tenir l’emploi d’épithètes religieuses, à vrai dire, pour l’équivalent indirect. Le Comité estime que non. [Il a fait référence à une décision antérieure du Comité régional du Québec dans laquelle il a été jugé que des épithètes correspondantes en français ont été simplement employées « comme jurons sans viser intentionnellement les choses à caractère religieux. »] […] De plus, dans la présente affaire, le Comité trouve que les mots n’ont pas été employés de façon abusive, ou même agressive, en ce qui concerne la religion ou ceux qui la pratiquent. C’est dire qu’il n’y avait pas de tentative d’user de discrimination fondée sur la religion. Le Comité considère que les deux évocations de l’épithète utilisée dans cet épisode de l’émission manquent de goût et sont regrettables, mais qu’elles n’enfreignent pas la disposition sur les droits de la personne.
Toutefois, le Comité a constaté une violation de l’article 11 (Mises en garde à l’auditoire) du Code de déontologie de l’ACR, vu le caractère générique et peu précis des mises en garde et aussi le fait qu’elles ne mentionnaient pas l’utilisation de langage grossier, car il y avait, en plus des termes religieux, le « mot F » en anglais et d’autres expressions injurieuses. Il a également conclu qu’il y avait infraction de l’article 4 du Code de l’ACR concernant la violence étant donné que le Comedy Network n’a pas affiché d’icône de classification au début de l’épisode pour signaler le groupe d’âge auquel il s’adressait. Le Comité a établi que 14+ aurait été la classification indiquée étant donné « l’emploi fréquent, ou avec force, de jurons ».
Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie et l’emploi de stéréotypes sexuels ainsi que la présentation de violence à la télévision et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du Code de déontologie (journalistique) adopté en 1970 par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 590 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.
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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d'autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.