La diffusion de langage grossier avant 21 h et le mauvais usage des moyens d’aviser l’auditoire constituent une infraction aux codes, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 27 janvier 2005 – Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publiques aujourd’hui ses décisions concernant la diffusion de trois films par le service de télévision spécialisée, Bravo!, notamment Kitchen Party, Perfect Timing et Ordinary People. Le Comité national des services spécialisés du CCNR en est venu à la conclusion que le diffuseur a violé l’article 10 (Mise à l’horaire) du Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) en raison de l’inclusion du « mot F » en anglais lors de la diffusion tard le matin ou en début d’après-midi de ces trois films. Il a également statué que puisque le diffuseur n’a pas affiché d’icône de classification à l’écran dans deux de ces cas et n’a pas passé de mises en garde à l’auditoire exactes dans l’autre cas, il a violé les règles établies par les codes dont le but est de veiller à ce que les téléspectateurs puissent faire un choix éclairé quant à ce qu’ils regarderont au petit écran.

Les comités du CCNR maintiennent depuis longtemps que la diffusion du « mot F » et de ses dérivés en anglais ne doit se faire qu’après le début de la plage des heures tardives, soit la période réservée aux émissions à l’intention des adultes. Le Comité a trouvé que dans le cas de Perfect Timing, une comédie à caractère sexuel comportant de nombreuses scènes de nudité et d’activité sexuelle, le diffuseur n’a pas respecté les dispositions sur l’horaire du contenu à caractère sexuel qui est destiné aux adultes avant le début de la plage des heures tardives.

Dans la présente affaire, le Comité considère qu’il est clair qu’étant donné la fréquence des scènes d’activité sexuelle en plus des scènes de nudité qui sont encore plus nombreuses, le film s’adresse exclusivement à un auditoire adulte. Le fait qu’on puisse le qualifier de film burlesque, plutôt que de film érotique sérieux ne change rien à cet égard. Son contenu ne convient pas aux moments de la journée où l’on peut s’attendre que les jeunes membres des familles regardent la télévision et que les membres adultes de ces familles pensent que les jeunes peuvent effectivement regarder la télé, sans qu’il soit nécessaire de s’assurer qu’on ne présente pas du contenu exclusivement à l’intention des adultes. Perfect Timing ne respecte clairement pas ce critère et le Comité en vient à la conclusion que Bravo! a également enfreint les dispositions sur la mise à l’horaire de l’article 10 du Code de déontologie de l’ACR, vu le contenu à caractère sexuel de l’émission. (trad.)

Le Comité a également trouvé que Bravo! n’a même pas mentionné le contenu sexuellement explicite du film dans la mise en garde qu’il a diffusée à l’auditoire. Cet avis traitait uniquement du langage grossier, du sujet délicat et de la nudité. Par conséquent, le Comité a statué que Bravo! a enfreint le Code de déontologie de l’ACR pour avoir manqué à son obligation de mentionner cet aspect du contenu. Le Comité a déclaré ce qui suit :

[Une mise en garde à l’auditoire] peut être circonspecte ou aller plus loin, mais elle ne doit pas omettre la mention de ce qui risque d’être offensant. Et, dans ce cas-ci cette omission est évidente. La mise en garde mentionne le langage grossier. Tout à fait. Elle mentionne la nudité. Oui, il y en a en quantité. Elle mentionne qu’il s’agit d’un sujet délicat. C’est effectivement vrai. Cependant, on ne fait aucune allusion à l’aspect que certains téléspectateurs considèrent le plus offensant, à savoir du contenu sexuellement explicite. (trad.)

De plus, le Comité a constaté que dans Ordinary People et Perfect Timing, le diffuseur a affiché une icône de classification au début de l’émission et au début de chaque heure pendant un nombre de secondes inférieur à la période exigée de 15 à 16 secondes. Par conséquent, le diffuseur a également enfreint l’article du Code concernant la classification des émissions :

Les diffuseurs sont tenus d’offrir plusieurs outils à leur auditoire, entre autres des icônes de classification qui paraissent à l’écran. Ce système de classification permet de renseigner les téléspectateurs de sorte qu’ils puissent faire un choix éclairé. Ce n’est là qu’un des nombreux outils que les diffuseurs mettent à la disposition de leurs auditoires. Lorsque les diffuseurs privés du Canada ont créé ce système de classification et d’icônes à l’écran, ils ont établi que l’icône doit s’afficher pendant au moins 15 secondes. Bien entendu, elle peut paraître pendant plus longtemps, mais elle doit s’afficher pendant un minimum de 15 secondes. (trad.)

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie, l’emploi de stéréotypes sexuels et la présentation de violence à la télévision et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du code d’éthique journalistique adopté en 1970 par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 550 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.