La diffusion du Laura Schlessinger Show à l’antenne de CJCH n’enfreint pas les codes, déclare le Conseil des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 14 mars 2001 – Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision a fait connaître aujourd’hui sa décision concernant les épisodes du 13 juin et des 9, 11 et 15 août du Laura Schlessinger Show, diffusé à l’antenne de CJCH-AM de Halifax. Un auditeur, qui est un des plaignants ayant entraîné la décision rendue auparavant par le CCNR au sujet de la même émission, s’est plaint que « Schlessinger s’est lancée dans une de ses diatribes usuelles vers environ 16 h 15 durant laquelle elle a péremptoirement réitéré son autorité morale et scientifique pour déclarer que les homosexuels sont des “erreurs biologiques” ». Les émissions des 9 et 11 août ne contenaient pas de réflexions de la part de l’hôte au sujet des homosexuels et des lesbiennes, toutefois dans celles du 13 juin et du 15 août elle lisait un article à l’appui dans lequel l’auteur comparait les commentaires de Laura à ceux d’Eminem ainsi que les explications de l’animatrice sur l’évolution de son opinion sur les homosexuels et les lesbiennes.

Sans aucunement modifier sa décision antérieure au sujet du Laura Schlessinger Show, le Comité régional de l’Atlantique a décidé que le radiodiffuseur n’avait pas diffusé du contenu comparable durant toutes les épisodes dont il est question ici. Ayant considéré les déclarations visées dans le contexte qu’elles ont été faites, le Comité a conclu que « [...] dans ce casci, même si certains des mots sont semblables à ceux prononcés à l’occasion précédente, la façon dont ils sont utilisés est complètement différente. » De l’avis du Comité,

... l’hôte n’est pas allé trop loin, elle n’est en effet pas allé aussi loin que dans la décision antérieure qui est mentionnée plus haut concernant CJCH. Comme elle a déclaré à un moment donné lors de son monologue, « si l’on m’appelle dans le but d’obtenir un cadre moral, je ne peux que fournir le cadre moral absolu dans la mesure où je le comprends. » Elle a élaboré, mais avec soin, et d’une manière qui se limitait aux questions sur la reproduction. ...

Le Comité estime qu’à cet égard elle a droit à son opinion. Elle a fait très attention de s’en tenir uniquement à cette question, et ce dans un contexte qui ne consistait pas en une généralisation à l’emportepièce. Il est certain que le plaignant aurait préféré qu’elle modère ses commentaires davantage, mais ses commentaires allaient bien moins loin que ceux qu’elle avait faits auparavant. Ils ne visaient pas un groupe de personnes et n’étaient pas fondés sur leur orientation sexuelle. Elle n’a pas caractérisé le groupe même et elle s’est gardée d’utiliser un quelconque des adjectifs offensants : anormal, aberrant, déviant, dysfonctionnel. Le point de vue restreint, exprimé dans ce casci, s’insère dans le cadre de protection établi dans la décision antérieure qui est mentionnée plus haut. Le radiodiffuseur a fait son travail. Nous ne constatons pas de contravention.

Le Comité a noté que, dans ce casci, l’approche de l’hôte envers la question des homosexuels et des lesbiennes, ainsi que celle du radiodiffuseur pour ce qui est de veiller au respect du Code, semblaient s’être atténuées :

Le Comité n’a aucun doute que le ton et l’optique de l’hôte ont changé. Que cela s’explique peutêtre par la décision que le CCNR avait rendue plus tôt, par d’autres commentaires venant du public ou uniquement par suite de mûre réflexion, le fait est que dans les exemples cités ici elle se montre nettement moins agressive qu’auparavant devant les questions touchant le comportement déviant. Elle est prudente, peutêtre même sur la défensive, mais son approche se veut certainement plutôt mesurée et restreinte face à ce thème – une approche que le Comité régional de l’Atlantique applaudit. Le Comité prend également pour acquis que le radiodiffuseur canadien et/ou le service de souscription de l’émission ont joué un rôle en vue de s’assurer de diffuser l’émission sur les ondes canadiennes de sorte que les normes applicables aux radiodiffuseurs du Canada soient respectées. Et, le CCNR applaudit également ces segments de l’industrie.

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont arrêté eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant l’emploi de stéréotypes sexuels, la présentation de violence et le traitement de questions à valeur morale, tels les droits de l’homme, à la télévision et ils s’attendent que leurs collègues les respectent. Ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du code de déontologie journalistique adopté par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 460 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR et tous les codes qu’il administre sont affichés sur son site Web, à www.ccnr.ca, où l’on a aussi accès à ses rapports annuels et à d’autres documents et renseignements pertinents, ainsi qu’aux sites de ses membres et à d’autres sites d’intérêt. Pour plus de renseignements, communiquer avec le président national du CCNR, Ron Cohen, au (###) ###-####.