Le comité décideur étant divisé, le CCNR conclut à propos de deux messages promotionnels qu’ils n’ont pas violé les dispositions des codes sur l’exploitation et le contenu dégradant

Ottawa, 20 avril 2017 – Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) publie aujourd’hui sa décision concernant des messages promotionnels pour la station de radio CHUM-FM diffusés à la télévision en septembre 2016 sur CTV Toronto et CP24. Le comité du CCNR s’est trouvé divisé au moment de déterminer si ces promos enfreignaient ou non les dispositions contre l’exploitation, les stéréotypes et le contenu dégradant.

Les deux messages promotionnels présentent un acteur blond et bien musclé debout sur fond neutre. Bien qu’il ait été habillé normalement au départ, une voix féminine hors champ lui ayant ordonné de retirer sa chemise puis son pantalon, il se retrouve bientôt pratiquement nu avec pour cache-sexe une carte sur laquelle figure le logo de la station de radio. La voix féminine commande un logo plus petit, ce qui est fait. Le message se termine au moment où elle ordonne une dernière prise, cette fois sans logo. Tout au cours du processus, l’acteur s’efforce d’ajuster les mots-clés pour vanter la station: Nothing but today’s best music on CHUM-FM (Il n’y a rien sur CHUM-FM que la meilleure musique actuelle), The naked truth (la vérité toute nue), All stripped down to today’s best music (la musique actuelle dans son plus simple appareil) et It’s the whole package (la totale).

De nombreux téléspectateurs se sont plaints auprès du CCNR que ces publicités traitaient l’homme comme un objet. Ils faisaient valoir que s’il avait été question d’un producteur mâle qui ordonne à une actrice de se déshabiller, les stations n’auraient jamais osé diffuser ces promos.

Le comité décideur anglophone du CCNR a étudié les plaintes à la lumière des dispositions sur les stéréotypes, l’exploitation et le contenu dégradant du Code sur la représentation équitable de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) et des dispositions sur les stéréotypes sexuels et la publicité du Code de déontologie de l’ACR. Les membres décideurs qui n’ont pas décelé d’infraction étaient d’avis que ces promos étaient humoristiques, qu’elles prenaient plaisir à inverser les stéréotypes traditionnels du producteur qui s’arroge tous les droits sur l’actrice, et qu’il n’y avait rien de lascif dans le comportement de la productrice qui porterait à penser qu’elle dénigre l’acteur. Les membres décideurs qui nourrissaient l’avis contraire ont estimé qu’il y avait un déséquilibre évident entre les sexes dans la mesure où la femme ordonnait à l’homme de se déshabiller pour aucune raison valable autre que sa propre envie de se rincer l’œil et que ce dernier n’avait guère d’autre choix que d’obéir. Selon ces membres décideurs, ce genre de représentation est inacceptable, peu importe quel sexe occupe la position dominante ou dominée.

Lorsque la décision est partagée, il n’y a pas d’infraction et les télédiffuseurs ne sont donc pas tenus d’annoncer la décision du CCNR en ondes.

Le CCNR a été créé en 1990 par les radiodiffuseurs privés du Canada pour veiller au respect des codes de normes qu’ils ont adoptés pour leur industrie. À l’heure actuelle, le CCNR se charge d’administrer sept codes concernant la déontologie, la représentation équitable, la violence, les nouvelles et l’indépendance journalistique. Quelque 800 stations de radio, services de radio par satellite, stations de télévision et services de télévision spécialisée et payante dans l’ensemble du Canada sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites web des membres et d’autres sites web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site web à . Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, anoel@ccnr.ca, ou avec le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab, jmacnab@ccnr.ca ou par téléphone au 613-233-4607.