Ottawa, le 23 décembre 2010 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui ses décisions concernant des commentaires radiodiffusés au sujet du patinage artistique masculin et d’un patineur artistique américain, tout particulièrement en rapport avec les Olympiques d’hiver de 2010. La première décision se rapporte à l’émission matinale d’information Le réveil olympique qui a été diffusée pendant les Olympiques par le Réseau des sports (RDS) et V. La deuxième décision concerne des commentaires faits dans l’émission-débat Dupont le midi, laquelle passe à l’antenne de CHOI-FM (Radio X, Québec). Le CCNR a jugé que les commentaires faits au sujet du patinage artistique masculin dans le cadre de Le réveil olympique étaient acceptables en vertu des codes de normes régissant la radiodiffusion, mais que ceux faits pendant l’émission Dupont le midi sont allés trop loin parce que les animateurs ont utilisé des termes dérisoires et dénigrants à l’endroit des homosexuels.
Dans Le réveil olympique, l’animateur Claude Mailhot et son invité l’analyste Alain Goldberg ont discuté du patinage artistique masculin et ont passé des commentaires sur le style et le costume du compétiteur américain Johnny Weir, lequel avait porté du rouge à lèvres et un costume rose et noir pour son programme court. Ils ont indiqué qu’ils s’inquiétaient que M. Weir perpétuait l’image stéréotypée du patinage artistique masculin comme sport efféminé. Ils ont admis qu’il se pouvait que leurs déclarations ne soient pas considérées de l’orthodoxie politique, et ont dit en blaguant qu’on devrait donner un test de vérification du sexe à M. Weir. Toutefois, ils ont également fait remarquer que M. Weir avait le droit de s’habiller et de se comporter comme il voulait. Suite au tollé déclenché par cette conversation, les deux hommes se sont excusés pour leurs commentaires deux jours plus tard sur les ondes.
Le CCNR a reçu 119 plaintes au sujet de l’émission, mais seuls le Conseil québécois des gais et lesbiennes (CQGL) et un téléspectateur individuel ont demandé que le CCNR enquête plus en profondeur. Les plaignants ont allégué que les commentaires étaient discriminatoires envers les homosexuels. Le Comité régional du Québec du CCNR a noté « qu’il y aurait eu “des meilleurs moyens, des moyens plus prudents et élégants” pour aborder la question [du costume et de la présentation de M. Weir], » mais il a conclu que les commentaires n’étaient pas particulièrement négatifs et certainement pas fondés sur l’orientation sexuelle de manière suffisamment abusive pour contrevenir aux dispositions sur les droits de la personne du Code de déontologie et du Code sur la représentation équitable de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR). Le Comité a également fait remarquer que la liste de groupes identifiables énoncée dans ces dispositions ne s’élargit pas pour englober les personnalités des sports ou les athlètes.
Le Comité en est arrivé à une conclusion différente dans le cas des commentaires faits dans l’émission Dupont le midi. Le 19 février 2010, l’animateur Stéphane Dupont a déclaré qu’il ne comprenait pas pourquoi les commentaires de MM. Mailhot et Goldberg avaient soulevé tant de controverse puisqu’ils avaient simplement fait remarquer qu’il y avait « un fif dans un sport de fifs ». M. Dupont a utilisé les mots « fif » et « tapette » à maintes reprises pour décrire les homosexuels sur un ton désobligeant pendant toute la discussion. Le CCNR a reçu, à cette occasion aussi, une plainte de la part du CQGL et d’une autre personne faisant partie de l’auditoire, chacune alléguant que les commentaires étaient discriminatoires.
Le Comité du Québec a trouvé une violation des articles concernant les droits de la personne dans ce cas-ci parce que « les mots et les bouts de phrase, ainsi que le ton sur lequel l’animateur les a dits, étaient méprisants, dérisoires et dénigrants. »
Les radiodiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie, la représentation équitable, la présentation de violence à la télévision et l’indépendance journalistique, et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle, et des codes visant les services de télévision payante, ainsi que du code concernant la déontologie journalistique qui fut élaboré par l’ACDIRT - Association des journalistes électroniques - en 1970. Presque 760 stations de radio, services de radio par satellite, stations de télévision et services de télévision spécialisée, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.
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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d'autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.