Le Conseil des normes de la radiotélévision conclut qu’il n’y a eu aucune violation des Codes mais réitère l’importance de la prudence dans l’association du sexe et des crimes dans les émissions d’information

Ottawa, le 19 août 1998 – Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) a publié aujourd’hui sa décision concernant le reportage des chefs d’accusation intentés contre Graham James, un entraîneur de hockey junior, lors du téléjournal de 18 h de CKND-TV (Winnipeg), Newsline. Une téléspectatrice a remis en question l’exactitude du reportage ainsi que l’utilisation, dans le cadre de ce topo, d’expressions telles « crimes à caractère sexuel » et « chefs d’accusation à caractère sexuel ».

Le Conseil régional des Prairies a examiné la plainte à la lumière du Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) et de l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). À son avis,

La nature du reportage de même que l’approche à l’égard des crimes en question était, selon le Conseil, à mi-chemin entre la sobriété et l’horreur devant la trahison de ces jeunes adultes par leur entraîneur, lequel, pour reprendre le reportage, est « souvent la personne qui a le plus d’influence dans la vie d’un jeune athlète ». À tel point que si ce reportage était sensationnel, on peut dire que cela découle de l’histoire en tant que telle et non du reportage de celle-ci. Selon le Conseil, le reportage était « objectif, complet et impartial ». Il n’est pas question de violation des articles du Code.

Le Conseil, cependant, a réitéré son inquiétude en ce qui a trait à l’utilisation de phrases accrocheuses, quelles qu’elles soient.

Les membres du Conseil sont d’accord avec la plaignante qu’il peut y avoir tendance, dans les médias, à employer le terme « sexe » de façon adjectivale lors de reportages de crimes dont la nature n’est pas essentiellement sexuelle, mais qui implique plutôt un abus de pouvoir. Pour le Conseil, la question n’en est pas une de grammaire mais bien de volonté, même si celle-ci est généralement non-intentionnelle, soit celle de lier « sexe », une activité sociale généralement acceptable, avec des crimes physiques allant de voies de fait aux meurtres, qui ne le sont pas. Le Conseil estime que les radiodiffuseurs devraient faire preuve de plus de prudence lorsqu’ils associent les deux.

Les radiodiffuseurs privés du Canada ont établi des normes pour l’industrie de radiodiffusion sous forme d’un code de déontologie, un code portant sur les stéréotypes sexuels et un code portant sur la violence à la télévision. Ils ont aussi créé le CCNR, qui est l’organisme d’auto-réglementation ayant la responsabilité d’administrer ces codes, ainsi que le code des pratiques journalistiques de l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 430 stations de radio et de télévision de l’ensemble du Canada sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens avec les sites Web des membres et d’autres sites ainsi que l’information connexe sont accessibles sur le Web au www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, communiquez avec le président national du CCNR, Ron Cohen, au (###) ###-####.