Le langage grossier à la radio et le manque de réceptivité envers les plaintes constituent un manquement aux normes, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 15 février 2005 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant la diffusion d’un épisode du Show with Dean Blundell à l’antenne de CFNY-FM de Toronto, pendant lequel l’acteur David Carradine a employé du langage grossier de façon gratuite. Malgré la préoccupation exprimée par le plaignant, le directeur de la programmation de la station a répondu que l’acteur n’avait jamais utilisé le mot faisant l’objet de la plainte pendant l’émission. Suite à des protestations plus poussées de la part du plaignant, le radiodiffuseur s’est ravisé et a admis que David Carradine avait effectivement utilisé le « mot f » en anglais.

Le Comité régional de l’Ontario a examiné les décisions pertinentes que les divers comités du CCNR ont rendues dans le passé et il en est venu à la conclusion suivante :

Il s’agissait d’un emploi gratuit du « mot f » par l’invité de l’émission, David Carradine. Il incombait au radiodiffuseur d’utiliser les moyens à sa disposition, le différé entre autres, pour éviter que cela ne se produise. En manquant à son obligation à cet égard, il a enfreint l’article 9 du Code de déontologie de l’ACR. (traduction)

En ce qui concerne la réceptivité du radiodiffuseur, le Comité a trouvé que CFNY-FM a manqué à ses obligations en tant que membre du CCNR. Il a déclaré ce qui suit :

Le CCNR estime que le dialogue entre les radiotélédiffuseurs et les plaignants constitue un aspect fort positif du processus d’autoréglementation, et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle il en a fait une des responsabilités d’adhésion pour tous ses radiotélédiffuseurs membres. Dans ce cas-ci, la réponse du radiodiffuseur consistait à nier la vérité de façon complètement injustifiable. Malgré le fait que le plaignant ait précisé l’instant même où le « mot f » a été utilisé lors de l’entrevue, le directeur de la programmation a cité des extraits sélectifs de l’entrevue et a déclaré ensuite, « Comme vous pouvez constatez de ce qui précède, le langage grossier n’a jamais été utilisé dans cette émission. » Ce n’est qu’en raison de la persistance du plaignant, lequel a réaffirmé ce qu’il a entendu et a fait valoir que même la transcription sélectivement expurgée lui donnait raison, que le directeur de la programmation s’est vu obligé d’admettre ce qui avait carrément été diffusé et que n’importe qui aurait pu entendre. Même si le représentant de CFNY-FM ait admis par la suite qu’il avait tort, le Comité trouve que la réponse évasive qu’il a donnée à l’origine constitue un manquement à la norme de réceptivité que tous les radiotélédiffuseurs sont tenus de respecter en vertu du fait qu’ils sont membres du CCNR. Ce manquement aurait l’effet de miner la confiance du public en le processus d’autoréglementation. (traduction)

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie, l’emploi de stéréotypes sexuels et la présentation de violence à la télévision et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du code d’éthique journalistique adopté en 1970 par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 550 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d'autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.