Les discussions sexuellement explicites doivent passer en soirée,déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 29 août 2007 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant un épisode de l’émission style causerie et magazine de MTV Canada, MTV Live. Le sujet d’un des épisodes de février était « s’aimer soi-même », c.-à-d. la masturbation. Le Comité national des services spécialisés du CCNR a conclu que la diffusion de cet épisode à 7 h 30 a violé la disposition sur la mise à l’horaire du Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR). 

L’épisode sur « s’aimer soi-même » diffusé dans le cadre de MTV Live contenait diverses séquences à propos de ce sujet. On a présenté un sketch dans lequel deux humoristes donnaient des trucs et des astuces humoristiques sur comment procéder, des discussions avec des personnes faisant partie du public en studio au sujet de leurs pensées et de leurs expériences, des scènes filmées à l’intérieur d’une boutique de sexe dans lesquelles le propriétaire de la boutique parlait d’un « masturbathon », ainsi que des entrevues avec des spécialistes du sexe. L’épisode dont il est question ne s’accompagnait pas de mises en garde à l’auditoire pour avertir les téléspectateurs du contenu explicite. 

Un téléspectateur s’est plaint au sujet de l’heure à laquelle l’épisode a été diffusé étant donné que de jeunes enfants regardent la télévision le matin. Le Comité national des services spécialisés a examiné la plainte à la lumière de l’article 10  (Télédiffusion) du Code de déontologie de l’ACR, lequel interdit la diffusion de contenu sexuellement explicite autre que pendant la plage des heures tardives, soit la période comprise entre 21 h et 6 h. Le Comité en est venu à la conclusion que le thème de l’émission, à savoir la masturbation, ne posait pas de problème, mais qu’il y avait eu violation du Code étant donné que le traitement de ce sujet est allé loin dans le cadre d’une émission présentée tôt le matin. 

Bien que le Comité considère que le sujet de la masturbation ne soit guère destiné, de par sa nature même, exclusivement aux auditoires adultes, il reconnaît d’emblée que la plupart du dialogue sur le sujet traité par l’émission mise en cause était tout à fait inapproprié pour les jeunes enfants (ceux ayant moins de 12 ans) et qu’une part considérable de l’émission ne convenait pas aux personnes qui ne sont pas des adultes. Après tout, l’épisode n’a pas traité du sujet brièvement ou de façon périphérique. Il s’agissait plutôt d’une heure au complet consacrée à un vaste éventail de sous-thèmes inclusifs sur la masturbation, dont une boutique de sexe avec son étalage d’objets sexuels comme des fouets et des godemichés, une discussion sur des « masturbathons » publics, des vibrateurs, l’application par des médecins de dispositifs de massage masturbatoire à leurs patients, au moins un sketch sur bande vidéo qui laissait deviner qu’une personne se masturbait, et ainsi de suite. Le Comité considère que la présentation complète et mur à mur du thème, émaillée par des exemples comme ceux signalés plus haut, en fait une émission qui n’aurait pas dû être diffusée entre 7 h 30 et 8 h 30. En effet, le Comité est d’avis que cette émission aurait dû être réservée à la plage des heures tardives.

 Le Comité a également conclu que MTV Canada a enfreint l’article 11 du Code pour avoir omis de présenter des mises en garde à l’auditoire. 

Les radiodiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie et l’emploi de stéréotypes sexuels ainsi que la présentation de violence à la télévision et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du Code de déontologie (journalistique) adopté en 1970 par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 600 stations de radio d’intérêt général, de services de radio par satellite, de stations de télévision et de services de télévision spécialisée, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d'autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.